Alors que les pays accélèrent la vaccination de leur population, les nouveaux variants de la COVID-19 et l’approvisionnement insuffisant en vaccins compromettent les efforts pour enrayer la pandémie. Anthony Okolie et Tarik Aeta, analyste du secteur des soins de santé, Gestion de Placements TD, discutent des efforts de vaccination au Canada et ailleurs dans le monde.
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[MUSIQUE]
Tarik, le lancement du vaccin contre la COVID remonte à quatre mois. La grande question est de savoir où nous nous situons à l’échelle mondiale. Et surtout, où nous situons-nous au Canada?
Oui. Merci, Anthony, de m’avoir invité. Oui, donc, la dernière fois que nous nous sommes parlé en novembre, même si j’étais vraiment optimiste à l’égard des perspectives du vaccin, j’avais quand même ajouté que le déploiement serait probablement lent jusqu’à l’été. Et c’est exactement ce qu’on voit.
Dans l’ensemble, 650 millions de doses de vaccin ont été administrées dans le monde, ce qui compte à peine pour moins de 5 % de la population mondiale. Donc il reste encore beaucoup de chemin à faire. Au sud de la frontière, le rythme est plus rapide, avec un Américain sur trois ayant reçu sa première dose. Et les États-Unis sont en bonne voie de terminer leur campagne de vaccination d’ici la fin de juillet.
Plus important encore, ici au Canada, même s’il est frustrant de voir que le rythme des vaccinations est lent, cela dit, le rythme s’accélère considérablement, un Canadien sur six ayant reçu au moins une dose. À l’approche des mois d’été, ce rythme devrait s’accélérer, car une grande partie des doses qui sont actuellement envoyées aux États-Unis dans le cadre de l’Opération Warp Speed vont commencer à être redirigées ici au Canada lorsque leur campagne de vaccination sera sur le point d’être terminée.
Dans l’ensemble, la moitié des Canadiens devraient être vaccinés d’ici la fin juin. Et d’ici septembre, la campagne de vaccination au Canada devrait être en grande partie terminée.
Plusieurs vaccins ont déjà été approuvés, mais au cours des prochains mois, y a-t-il d’autres approbations attendues de vaccins que vous allez surveiller, y compris de possibles doses de rappel pour certains des variants?
Oui. Pour ce qui est des approbations des principaux vaccins, la plupart d’entre eux ont déjà été approuvés, y compris Pfizer, BioNTech, Moderna, Johnson & Johnson et AstraZeneca. Cela dit, il y a deux autres vaccins potentiels que je surveillerais au cours des prochains mois. Je parle ici de Novavax et de Sanofi. Et la raison est que ces deux fabricants s’attendent à livrer plus d’un milliard de doses, si le vaccin est approuvé.
Le premier dont on entendra parler, c’est Novavax. Elle vient de terminer sa phase trois d’essai aux États-Unis en février. Et nous allons connaître les données de la phase trois dès la fin avril. Autrement, comme vous l’avez mentionné, les nouveaux essais cliniques qui vont permettre de tester les doses de rappel qui ont été optimisées pour s’attaquer aux variants sont un autre élément très important à surveiller au cours des prochains mois.
Moderna a donc été la première à commencer ces essais en mars. Ces doses de rappel modifient légèrement le code de l’ARNm afin que le corps puisse détecter plus facilement la souche sud-africaine. L’objectif est de créer un seul vaccin qui va nous protéger contre plusieurs souches en même temps, comme c’est le cas chaque année avec le vaccin contre la grippe.
Dernier point, mais non le moindre, la dernière série d’essais cliniques que je surveillerais au cours des prochains mois est celle pour les enfants de moins de 16 ans. Je ne m’attends à rien de majeur de ce côté-là. Ce sera quand même important, alors qu’on prévoit rouvrir complètement les écoles à l’automne.
La semaine dernière, Pfizer a été la première à publier des résultats pédiatriques pour les enfants de 12 à 15 ans. Le vaccin a été efficace à 100 %, sans problème de sécurité. La prochaine étape consisterait pour Pfizer à étendre cet essai aux enfants âgés de 6 mois à 11 ans. De même, Moderna a entrepris des essais similaires. Et on s’attend à ce que tous les autres fabricants de vaccins fassent de même au cours des prochains mois.
À l’échelle mondiale, ici et au pays, on voit de plus en plus de cas dûs à des variants de la COVID-19.
Quelles sont les dernières nouvelles concernant les variants? Et selon vous, est-ce un risque pour le déploiement des programmes de vaccination?
Oui.
Les données continuent de montrer que les variants se propagent à l’échelle mondiale. Oui, ici en Ontario, les dernières données montrent que les variants représentent 70 % de toutes les nouvelles infections à la COVID. Et la souche du Royaume-Uni en constitue la plus grande partie.
Pour ce qui est des variants, il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles. La mauvaise nouvelle, c’est que, depuis janvier, les données confirment que les variants sont non seulement plus contagieux, mais que le risque d’hospitalisation et de décès est également plus élevé, soit d’environ de 30 % à 60 %, selon l’étude que vous consultez.
Cela dit, la bonne nouvelle, c’est que les vaccins continuent de très bien prévenir les formes graves de la maladie, même lorsqu’il s’agit des variants. Et nous l’avons vu très clairement avec les données de Johnson & Johnson et de Novavax en janvier. Plus récemment, nous en avons eu d’autres preuves avec les récentes données de suivi de Pfizer qui sont sorties la semaine dernière, où elle n’a pas vu un seul cas de COVID grave en Afrique du Sud dans son groupe d’essais cliniques initial.
Donc, même si une personne présente encore des symptômes légers avec la souche sud-africaine, même après avoir été vaccinée, ce qui est le plus important, c’est que ce vaccin de première génération demeure très efficace pour prévenir les formes graves de la maladie et l’hospitalisation. Et je m’attends à ce que la prochaine génération de doses de rappel aille encore plus loin et protège entièrement contre ces affections bénignes découlant de ces variants.
Depuis l’année dernière, vous étiez assez convaincu que d’ici l’automne 2021, nous pourrions commencer à rouvrir et que la situation reviendrait à la normale. Êtes-vous toujours optimiste, compte tenu de la lenteur du déploiement initial?
Oui. Aujourd’hui, je suis tout aussi optimiste que l’an dernier. Cela dit, il ne fait aucun doute que les prochains mois vont demeurer difficiles, car nous traversons actuellement la troisième vague au Canada. Et nous devons tous demeurer vigilants.
Cela dit, la ligne d’arrivée est bien en vue. Et toutes les données continuent d’indiquer que, d’ici la fin de l’été, une fois que l’offre de vaccins aura considérablement augmenté, ces vaccins seront accessibles au grand public. Et à très court terme après ça, je m’attends à ce que la société rouvre rapidement. Et la COVID devrait être largement derrière nous à l’aube de 2022, du moins au Canada.
Et du point de vue des placements, quelles sont, selon vous, les occasions de placement potentielles dans le secteur des soins de santé à ce stade-ci, où les économies commencent lentement à rouvrir?
Oui, donc, en ce qui a trait à la pondération des soins de santé et à nos fonds, la principale façon dont on a positionné la composante des soins de santé pour un monde post-pandémie, ça a été avec des investissements dans le secteur des appareils médicaux. Et ce sont ces sociétés qui fabriquent tout ce qui est stimulateurs cardiaques, valves aortiques artificielles, robots chirurgicaux, pour n’en nommer que quelques-uns.
Depuis mars de l’année dernière, bon nombre de ces sociétés ont été durement touchées. Et c’est parce qu’au début de la pandémie, la plupart des hôpitaux ont annulé les chirurgies et les procédures électives pour faire de la place aux patients atteints de la COVID-19. Étant donné que les vaccins contre la COVID-19 vont être largement disponibles d’ici la fin de l’été, on devrait assister à une très forte reprise des chirurgies électives, ce qui va profiter à l’ensemble du secteur des appareils médicaux.
Au début du deuxième semestre de l’année, je m’attends à ce que les ventes du secteur reviennent non seulement au niveau d’avant la COVID, mais qu’elles dépassent même ce niveau, car le secteur a accumulé un important arriéré de chirurgies électives.
Et à l’heure actuelle, l’arriéré est estimé à environ six mois à l’échelle mondiale, et à un peu plus longtemps au Canada.
Tarik, merci beaucoup pour votre temps.
Oui, merci Anthony.
[MUSIQUE]
Tarik, le lancement du vaccin contre la COVID remonte à quatre mois. La grande question est de savoir où nous nous situons à l’échelle mondiale. Et surtout, où nous situons-nous au Canada?
Oui. Merci, Anthony, de m’avoir invité. Oui, donc, la dernière fois que nous nous sommes parlé en novembre, même si j’étais vraiment optimiste à l’égard des perspectives du vaccin, j’avais quand même ajouté que le déploiement serait probablement lent jusqu’à l’été. Et c’est exactement ce qu’on voit.
Dans l’ensemble, 650 millions de doses de vaccin ont été administrées dans le monde, ce qui compte à peine pour moins de 5 % de la population mondiale. Donc il reste encore beaucoup de chemin à faire. Au sud de la frontière, le rythme est plus rapide, avec un Américain sur trois ayant reçu sa première dose. Et les États-Unis sont en bonne voie de terminer leur campagne de vaccination d’ici la fin de juillet.
Plus important encore, ici au Canada, même s’il est frustrant de voir que le rythme des vaccinations est lent, cela dit, le rythme s’accélère considérablement, un Canadien sur six ayant reçu au moins une dose. À l’approche des mois d’été, ce rythme devrait s’accélérer, car une grande partie des doses qui sont actuellement envoyées aux États-Unis dans le cadre de l’Opération Warp Speed vont commencer à être redirigées ici au Canada lorsque leur campagne de vaccination sera sur le point d’être terminée.
Dans l’ensemble, la moitié des Canadiens devraient être vaccinés d’ici la fin juin. Et d’ici septembre, la campagne de vaccination au Canada devrait être en grande partie terminée.
Plusieurs vaccins ont déjà été approuvés, mais au cours des prochains mois, y a-t-il d’autres approbations attendues de vaccins que vous allez surveiller, y compris de possibles doses de rappel pour certains des variants?
Oui. Pour ce qui est des approbations des principaux vaccins, la plupart d’entre eux ont déjà été approuvés, y compris Pfizer, BioNTech, Moderna, Johnson & Johnson et AstraZeneca. Cela dit, il y a deux autres vaccins potentiels que je surveillerais au cours des prochains mois. Je parle ici de Novavax et de Sanofi. Et la raison est que ces deux fabricants s’attendent à livrer plus d’un milliard de doses, si le vaccin est approuvé.
Le premier dont on entendra parler, c’est Novavax. Elle vient de terminer sa phase trois d’essai aux États-Unis en février. Et nous allons connaître les données de la phase trois dès la fin avril. Autrement, comme vous l’avez mentionné, les nouveaux essais cliniques qui vont permettre de tester les doses de rappel qui ont été optimisées pour s’attaquer aux variants sont un autre élément très important à surveiller au cours des prochains mois.
Moderna a donc été la première à commencer ces essais en mars. Ces doses de rappel modifient légèrement le code de l’ARNm afin que le corps puisse détecter plus facilement la souche sud-africaine. L’objectif est de créer un seul vaccin qui va nous protéger contre plusieurs souches en même temps, comme c’est le cas chaque année avec le vaccin contre la grippe.
Dernier point, mais non le moindre, la dernière série d’essais cliniques que je surveillerais au cours des prochains mois est celle pour les enfants de moins de 16 ans. Je ne m’attends à rien de majeur de ce côté-là. Ce sera quand même important, alors qu’on prévoit rouvrir complètement les écoles à l’automne.
La semaine dernière, Pfizer a été la première à publier des résultats pédiatriques pour les enfants de 12 à 15 ans. Le vaccin a été efficace à 100 %, sans problème de sécurité. La prochaine étape consisterait pour Pfizer à étendre cet essai aux enfants âgés de 6 mois à 11 ans. De même, Moderna a entrepris des essais similaires. Et on s’attend à ce que tous les autres fabricants de vaccins fassent de même au cours des prochains mois.
À l’échelle mondiale, ici et au pays, on voit de plus en plus de cas dûs à des variants de la COVID-19.
Quelles sont les dernières nouvelles concernant les variants? Et selon vous, est-ce un risque pour le déploiement des programmes de vaccination?
Oui.
Les données continuent de montrer que les variants se propagent à l’échelle mondiale. Oui, ici en Ontario, les dernières données montrent que les variants représentent 70 % de toutes les nouvelles infections à la COVID. Et la souche du Royaume-Uni en constitue la plus grande partie.
Pour ce qui est des variants, il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles. La mauvaise nouvelle, c’est que, depuis janvier, les données confirment que les variants sont non seulement plus contagieux, mais que le risque d’hospitalisation et de décès est également plus élevé, soit d’environ de 30 % à 60 %, selon l’étude que vous consultez.
Cela dit, la bonne nouvelle, c’est que les vaccins continuent de très bien prévenir les formes graves de la maladie, même lorsqu’il s’agit des variants. Et nous l’avons vu très clairement avec les données de Johnson & Johnson et de Novavax en janvier. Plus récemment, nous en avons eu d’autres preuves avec les récentes données de suivi de Pfizer qui sont sorties la semaine dernière, où elle n’a pas vu un seul cas de COVID grave en Afrique du Sud dans son groupe d’essais cliniques initial.
Donc, même si une personne présente encore des symptômes légers avec la souche sud-africaine, même après avoir été vaccinée, ce qui est le plus important, c’est que ce vaccin de première génération demeure très efficace pour prévenir les formes graves de la maladie et l’hospitalisation. Et je m’attends à ce que la prochaine génération de doses de rappel aille encore plus loin et protège entièrement contre ces affections bénignes découlant de ces variants.
Depuis l’année dernière, vous étiez assez convaincu que d’ici l’automne 2021, nous pourrions commencer à rouvrir et que la situation reviendrait à la normale. Êtes-vous toujours optimiste, compte tenu de la lenteur du déploiement initial?
Oui. Aujourd’hui, je suis tout aussi optimiste que l’an dernier. Cela dit, il ne fait aucun doute que les prochains mois vont demeurer difficiles, car nous traversons actuellement la troisième vague au Canada. Et nous devons tous demeurer vigilants.
Cela dit, la ligne d’arrivée est bien en vue. Et toutes les données continuent d’indiquer que, d’ici la fin de l’été, une fois que l’offre de vaccins aura considérablement augmenté, ces vaccins seront accessibles au grand public. Et à très court terme après ça, je m’attends à ce que la société rouvre rapidement. Et la COVID devrait être largement derrière nous à l’aube de 2022, du moins au Canada.
Et du point de vue des placements, quelles sont, selon vous, les occasions de placement potentielles dans le secteur des soins de santé à ce stade-ci, où les économies commencent lentement à rouvrir?
Oui, donc, en ce qui a trait à la pondération des soins de santé et à nos fonds, la principale façon dont on a positionné la composante des soins de santé pour un monde post-pandémie, ça a été avec des investissements dans le secteur des appareils médicaux. Et ce sont ces sociétés qui fabriquent tout ce qui est stimulateurs cardiaques, valves aortiques artificielles, robots chirurgicaux, pour n’en nommer que quelques-uns.
Depuis mars de l’année dernière, bon nombre de ces sociétés ont été durement touchées. Et c’est parce qu’au début de la pandémie, la plupart des hôpitaux ont annulé les chirurgies et les procédures électives pour faire de la place aux patients atteints de la COVID-19. Étant donné que les vaccins contre la COVID-19 vont être largement disponibles d’ici la fin de l’été, on devrait assister à une très forte reprise des chirurgies électives, ce qui va profiter à l’ensemble du secteur des appareils médicaux.
Au début du deuxième semestre de l’année, je m’attends à ce que les ventes du secteur reviennent non seulement au niveau d’avant la COVID, mais qu’elles dépassent même ce niveau, car le secteur a accumulé un important arriéré de chirurgies électives.
Et à l’heure actuelle, l’arriéré est estimé à environ six mois à l’échelle mondiale, et à un peu plus longtemps au Canada.
Tarik, merci beaucoup pour votre temps.
Oui, merci Anthony.
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